Les mutations sociales, économiques, politiques, culturelles ou environnementales auxquelles sont confrontées nos sociétés et les défis qu’elles nous amènent à relever sont nombreux et leur importance souvent cruciale. La montée des intolérances et la lutte contre le racisme ; la perte de pouvoir de la sphère politique et le discrédit dont elle souffre ; la difficile conciliation des vies professionnelle et privée ; la remise en cause des modèles socio-économiques, voilà quelques uns des thèmes abordés dans cette rubrique. A travers ces analyses, il s’agit, à notre mesure, de diversifier les points de vue, susciter le débat, structurer la complexité de l’environnement pour la rendre plus accessible et augmenter notre capacité à agir sur les éléments qui la composent.
Nous ne sommes pas des utopistes (Téléchargez la version pdf)
Quelle que soit la définition choisie, car le mot en revêt plusieurs, l’utopie traîne toujours derrière elle un effluve d’imaginaire, déconnecté du réel. Tournant le dos aux fatalistes qui disent le rêve inaccessible, les trois démarches présentées ici s’inscrivent dans le faire. Les premiers ont retroussé leurs manches pour réinventer le lien entre vie professionnelle, artistique et domestique ; le second s’est donné pour mission d’utiliser l’art comme tremplin vers le mieux-être de ceux et celles qu’il met en scène ; le troisième s’est plongé dans les punchlines de la littérature du XIXème pour dénoncer le fait que les mêmes causes, à chaque époque, produisent souvent les mêmes effets. (Suite)
BRI-Co : un an plus tard ? (Téléchargez la version pdf)
Que s’est-il passé depuis le premier BRI-Co ? C’était celui qui avait investi les quartiers de Bois-du-Luc. Anissa vous le racontait dans le Secouez-vous les idées n°1121. « Sur la route du politique », titrait alors notre dossier Articulations. Un an après, quelles nouvelles de cette démarche de réenchantement et de repolitisation ? (Suite)
Aux bords du capitalisme (Téléchargez la version pdf)
Depuis quelques mois, un groupe de travailleurs et de stagiaires du CESEP se réunit pour réparer le monde du travail. Cette ambition démesurée s’inspire d’autres initiatives tout aussi utopiques. Pour présenter ces points de repères et saisir leur articulation avec nos activités de formation en insertion socioprofesionnelle, nous avons organisé une rencontre avec Véronique Cantineau (directrice du secteur ISP au CESEP), Paul Timmermans (qui s’attèle à la mise en place d’un Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée à Charleroi) et Luc Deriez (du réseau Repair Together). (Suite)
Contre-attaquer (Téléchargez la version pdf)
C’est un petit livre que rien n’invite à feuilleter, le titre est tiré par les cheveux, on dirait une enseigne de coiffeur ou de restaurant bio, c’est un vilain jeu de mots : « Capitalexit ou catastrophe ». Mais il attire le regard parce que ses deux auteurs portent le même nom, Sève, et que cela invite à la curiosité. On ouvre alors ce livre de dialogue entre Lucien, le père philosophe, et Jean, le fils historien, et l’on tombe sur cette double interrogation : « Si la planète devient inhabitable, comment sauver l’humanité ? Si l’humanité redevient sauvage, comment sauvegarder la planète ? ». (Suite)
2058 : le CESEP (Téléchargez la version pdf)
A la veille de cet événement, nous avons mis la main sur une archive de 2018 : une interview de Bernard Dutrieux et d’Eric Vermeersch alors qu’ils venaient tout juste d’être nommés respectivement président et directeur du CESEP. Nous vous la présentons ci-dessous. Elle est riche d’enseignements, ils naviguaient dans une période trouble mais leurs convictions ne faiblissaient pas. (Suite)
Quelques clarifications autour des « entreprises libérées » (Téléchargez la version pdf)
Aujourd’hui, les patrons de certaines grandes entreprises s’intéressent à la liberté des travailleurs : dans une économie de service, l’autonomie de leurs salariés est plus que jamais nécessaire à une production efficace et de qualité. Ces discours et ces pratiques se référant à l’idéal d’une « entreprise libérée » méritent toute notre attention car, au-delà de quelques petites structures autogestionnaires, les principes de la division scientifique du travail ont trop rarement été contestés par le mouvement ouvrier, malgré l’horizon d’émancipation des travailleurs qui est le sien. Pour autant, cette attention ne doit pas se transformer en naïveté.
Economie de plateforme et entreprise fissurée: quelle perspective d’émancipation pour les travailleur-se-s ? (Téléchargez la version pdf)
Face aux reconfigurations des sociétés qui visent à optimiser les rendements financiers et à faciliter l’évitement de leurs responsabilités, nous défendons la nécessité d’une réflexion sur les limites de l’entreprise. Notre ambition est de contribuer à la constitution du demos des investisseurs en travail que sont les travailleur-se-s de l’entreprise, afin que chacun-e d’eux jouisse d’une égalité de reconnaissance et d’exercice de ses droits politiques à peser sur le gouvernement de l’entreprise commune. Cela vous semble complètement irréaliste dans le contexte de digitalisation de l’économie et à l’heure des entreprises de plateforme ?
Enquêter en sympathie critique. Défis pour le chercheur (Téléchargez la version pdf)
Si les sciences sociales critiques visent l’émancipation des personnes auprès desquelles elles enquêtent, alors travailler avec celles-ci à la compréhension de leur situation et de leurs intuitions critiques est la meilleure manière de les mettre en position d’agir pour transformer leurs organisations. Pour y parvenir, dans le cas spécifique où les chercheurs partagent les finalités des organisations au sein desquelles une enquête peut avoir lieu, nous estimons que développer une enquête en « sympathique critique » constitue une voie à la fois scientifiquement solide et efficace au plan de l’apport de la recherche aux personnes, à ces organisations en particulier, à la société en général.
A qui sert l’intelligence collective ? (Téléchargez la version pdf)
En décembre 2018, Peuple & Culture et Présence et Action Culturelles organisaient une université d’autonome sous-titrée « Réflexions critiques sur l’émergence des pratiques managériales d’intelligence collective dans le monde de la culture et du social ». Cette analyse reprend l’essentiel de notre contribution à ces riches échanges. Le texte annonçant cette formation posait un double constat : bien que mises en œuvre dans des « formes d’organisation du travail et de management » mises au service du capitalisme, les outils d’intelligence collective sont assimilés à un renouvellement « démocratique, participatif, inclusif ».
Pour une réappropriation critique de la participation citoyenne (Téléchargez la version pdf)
Nous animons depuis plusieurs années une formation consacrée à la participation citoyenne. Elle rassemble des travailleurs du secteur associatif en charge de projets participatifs, soucieux d’interroger leurs pratiques pour leur donner une portée plus politique. Les récits que nous y entendons mettent en lumière une « injonction participative » : les animateurs sont soumis (par décret, cahier des charges ou appel à projets, peu importe ici) à une obligation de faire participer les publics. Plus encore, il est attendu d’eux qu’ils attestent le succès de leur démarche en indiquant le nombre de personnes présentes à chaque rencontre.
Cent questions autour de l’emploi et du travail
La question qui devrait tarauder, mais qui ne vient pas, c’est pourquoi ce qui est du bénévolat chez nous crée-t-il de l’emploi chez eux ? « Des épiceries sociales aussi, on en a » dit Maggy. « Plus grandes, mieux fournies » ajoute Leila. « Celle de Nivelles, par exemple. L’Ouvre Boîte. Il y a plus de frais. Ici, on voit bien qu’il y a un problème de frigo. (Suite)
Fiers de nous… pour gagner (Téléchargez la version pdf)
On nous insulte pour mieux nous atteindre. «On», ce pronom dit crapuleux n’a jamais aussi bien porté son qualificatif. Sarcasmes, mépris et dénigrement pleuvent depuis toujours sur l’adversaire. (Suite)
Le monde de Sophie K. (Téléchargez la version pdf)
Un pas en avant, puis un autre. Courir ! Marcher ! S’arrêter, recommencer ! Courir, s’essouffler. Ne pas oublier telle ou telle chose. Ne surtout pas oublier. Garnir la tête de liste à faire pour la journée, la semaine. L’effacer. Y revenir. Courir en marchant comme on dit. (Suite)
Apprendre à désobéir ? (Téléchargez la version pdf)
En grandissant, un enfant a besoin de désobéir pour expérimenter et tester les limites qui lui sont imposées, voire les faire fléchir. Une fois l’âge adulte atteint, désobéir fait peur : notre société prône la soumission aux règles, aux patrons, au marché, à la loi ou au conformisme. (Suite)
Faire politique et vivre mieux (Téléchargez la version pdf)
Parce qu’il s’agit de reprendre du pouvoir pour comprendre, dire et agir collectivement, mener des actions d’éducation permanente sur une visée à long terme est un travail
politique qui nécessite engagement, capacités d’analyse, passage à l’action et expérimentations. (Suite)
Passé, présent, futur d’une association portée par de beaux idéaux
26 avril 2018. Un bureau rempli de livres dont, en bonne place, tous ceux consacrés à François Mitterrand. Nous sommes chez Monsieur Valmy Féaux (voir encadré) avec qui nous avons rendez-vous, Serge Noël et moi pour retracer l’histoire du CESEP. Car, c’est là que tout a commencé… ou presque… (Suite)
Carnaval : faire danser le politique
Que cherchent les carnavaliers en défilant? A se cacher derrière des masques ou, au contraire, à se montrer davantage…? Certains carnavals – jeunes mais empruntant à la tradition, comme ceux de la Plaine à Marseille, des Patates à Liège ou encore le Carnaval sauvage de Bruxelles ont choisi de rendre visibles – chacun à leur manière – des revendications. (Suite)
Haritz SANCHEZ
Milady Renoir : UTSOPI ?
Haritz Sanchez : L’Union des Travailleur.se.s du Sexe Organisé(e)s pour l’Indépendance, né fin 2015, est un syndicat professionnel pour la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres, pour un progrès social via l’acquisition de droits sociaux. (Suite)
Qu’est-ce que résister ?
« Mais que fait Robin des Bois ? » La question peut se comprendre en plusieurs sens. Elle suggère qu’en ces temps d’urgence sociale et politique, il serait temps que Robin des Bois intervienne à nouveau – mais où reste-t-il et pourquoi tarde-t-il à revenir ? Ou bien elle est peut-être posée comme une vraie question, à laquelle je répondrais ici : Robin des Bois résiste. (Suite)
Il existe encore des vivants
Discuter saveurs et couleurs est plutôt mal vu. Sauf en politique, puisque c’est là sa raison d’être. Partout, les hommes vénèrent – pour beaucoup sans y toucher – la couleur jaune tirée des mines, vêtue de noir au fond des puits. La planète bleue se rêve boule d’or et l’addiction dorée gangrène les gouvernances. Chez nous, représentation oblige, le pouvoir joue à changer de couleurs, à les combiner pour mieux refléter le camaïeu de son électorat. (Suite)
La citoyenneté au travail (.pdf)
Dans les sociétés démocratiques, la référence à la citoyenneté constitue l’arrière plan normatif des rapports sociaux. Nous pouvons en effet nous attendre, individuellement et collectivement, à y être traités comme des êtres « libres et égaux en dignité et en droits. », conformément à l’Article premier de la Déclaration universelle des droits humains. Cette attente est cependant mise à mal dans le monde du travail sous régime capitaliste, focalisé sur les intérêts des apporteurs de capital. (.pdf)
40 ans du CESEP, d’une utopie à l’autre (Téléchargez la version pdf)
Ils étaient militants. De gauche. Ils vivaient une période étrange. Quel militant n’a pas vécu des temps troublés ? Si les jours filaient droit, pourquoi militer ? Il y a tant d’autres choses à faire. Où que portait leur regard, ils ne voyaient que des paysages contrastés. Un œillet de la couronne mortuaire du fascisme portugais parait leur boutonnière pendant que pleurait sur leur revers le ruban noir de Salvador Allende. Ils se réjouissaient à peine du retour du soleil sur le Parthénon, sur les arènes de Séville et sur la jungle vietnamienne que déjà, l’aigle américain revenait planter ses Pershing dans notre plat pays. S’ils se tournaient plein sud, attirés par le vacarme de Soweto, ils n’y voyaient que des gens parqués dans des réserves. S’ils détournaient leur regard, Pinochet leur faisait des pieds de nez et répandait l’encre noire du totalitarisme sur l’Amérique du sud, trinquant au pisco sour avec la CIA. (suite)
C’est la vraie marche. En avant route ! (Téléchargez la version pdf)
Lorsqu’on arrive quelque part en marchant, la rencontre s’en trouve étonnamment facilitée. Nous avons pu l’éprouver à plusieurs occasions. Il y a certes quelque chose qui tient au res-pect de l’effort fourni et du temps passé, mais sans doute y a-t-il aussi quelque chose qui vient de la posture debout, repérable, progressant à partir de la ligne d’horizon et se déplaçant. Lorsque dans son reportage consacré aux marches, le journaliste de la Première Baptiste Hupin parle de militance douce, il n’évoque pas une forme plus consensuelle ou moins ra-dicale du combat politique : il fait allusion à une manière d’exercer une opposition ou une sensibilisation politiques qu’il faut mettre en relation avec la notion de mobilité douce, comme peut l’être celle de bateaux. Ce que la marche contredit en effet, c’est l’idée même de domination. (suite)
Marches réparatrices (Téléchargez la version pdf)
De Tournai à Hastières – Du 20 au 27/05/2017
Samedi 20 mai – Tournai – Wiers – 15 km.
Claire – Martine – Mathieu – (Anne)
Sur le Terrain Populaire au Quai du Luchet d’Antoing, quelques constructions de jeux en bois de palettes. Pas grand monde… C’est de là que nous démarrons.
(suite)
Premier BRICo à Bois-Du-Luc (Téléchargez la version pdf)
Au cours de la « marche des réparations », qui traversait une grande partie des communes wallonnes au plus haut taux de pauvreté, nous avons fait étape dans la cité sociale de Bois-du-Luc à Houdeng-Aimeries, commune de La Louvière. Cette cité, les carrés de Bois-du-Luc, compte 162 maisons et borde le site de l’écomusée, premier du genre en Belgique. C’est une sorte d’île dans le quartier qui assume son insularité, ici ce n’est pas ailleurs. Tout à côté, sur les rives, le musée, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, développe des activités qui ont largement trait à la mémoire ouvrière. (suite)
Juge et photographe (Téléchargez la version pdf)
Une idée flottait, un peu volatile, un peu indomptée dans un coin de ma tête. J’étais juge de paix depuis dix ans quand j’ai décidé de la concrétiser. En la mettant en œuvre, je voulais en réalité deux choses. Je voulais d’une part traduire toute l’intensité des situations que la justice de paix est amenée à traiter ; une intensité qui ne se voit pas nécessairement au premier coup d’œil et qui est, je pense, largement méconnue. Je voulais aussi humaniser les lieux parce que précisément je trouvais qu’il y avait un grand décalage entre cette intensité, cette richesse dans les rencontres judiciaires et la froideur du bâtiment. (suite)
Produire, valoriser, s’émanciper (Téléchargez la version pdf)
Il y a un peu plus d’un an, en septembre 2016, le directeur financier de Caterpillar Inc. annonçait l’arrêt des lignes de production à Charleroi. En septembre 1984, le dernier charbonnage de Wallonie fermait ses portes. L’économie industrielle continue à s’effacer, des morceaux du glacier tombent dans l’océan et disparaissent inexorablement de notre vue. Avec la fin de ces activités, le monde ouvrier se trouve privé d’une identité sociale forte et les organisations syndicales peinent à poursuivre le travail d’animation politique et de représentation populaire dans lequel elles ont longtemps excellé. (suite)
Participer sous pression, mais à quoi ? (pdf)
Les organisateurs du séminaire m’ont invité à discuter de participation au travail, et en particulier des charges qu’elle fait peser sur les personnes. Pour aborder cette question, il faut tout d’abord comprendre ce dont il est question lorsque l’on mobilise l’adjectif « participatif » : à quelles activités se rapporte-t-il ? (suite en pdf)
Du commun au démocratique, quelle participation ? (pdf)
Les articles rassemblés dans le Journal de Culture & Démocratie consacré aux Capitales Européennes de la Culture (CEC) se rejoignent autour d’une critique régulièrement formulée à l’égard des espaces de participation citoyenne, à la fois sur les scènes académiques et associatives. On y constate de l’absence de bon nombre de participants potentiels, voire de leur exclusion délibérée. (suite en pdf)
Une maladie chronique de l’information ?
Il arrive de temps à autre que les médias publient des « opinions » qui critiquent le travail d’un certain nombre d’associations, notamment d’associations ou de mouvements d’éducation permanente.
Certaines de ces « prises » de parole se caractérisent cependant par une faiblesse où la malveillance le dispute à l’insignifiance. Elles ne méritent à ce titre ni qu’on les relève ni qu’on y réponde, leurs auteurs essayant de se donner une légitimité dont ils sont dépourvus en tentant de provoquer des réactions qui les feraient exister dans le paysage médiatique. (suite)
Mon cartable de grand (Téléchargez la version pdf)
Demain, je rentre à la grande école. Papa et maman sont tout excités. Au couché, papa m’a rappelé une fois encore qu’apprendre à lire, écrire et calculer c’était du sérieux. Fini de rigoler ! Il m’a dit de toujours écouter l’institutrice, de ne pas me laisser distraire par les autres, de bien faire mes devoirs. Plus tard dit-il, après toutes ces années passées à étudier, je serai content et fier du travail accompli. J’aurai un beau métier et une famille heureuse. Il m’a demandé si mon cartable était prêt, si je n’avais rien oublié. (suite)
La vérité, toute la vérité (Téléchargez la version pdf)
Vous avez lu qu’Manu était un président chanceux qui profitait d’une part des déboires d’un candidat qui avait un boulevard devant lui et d’autre part du barrage fait à l’extrême droite. Méfiez-vous de ces évidences. Comprenez que les journalistes, devant la rentabilité exigée par les actionnaires, n’ont plus le temps de vérifier leurs sources ni d’exercer un journalisme d’investigation. Pour survivre, ils standardisent l’information, se répartissent le travail et se copient l’un l’autre.
Oui, en effet, Manu a eu de la chance, mais pas pour les raisons que l’on croit. (suite)
Sociocratie et démocratie (.pdf)
La sociocratie, est une proposition de révision de l’organisation du travail formulée au cours des années 1970 par Gerard Endenburg et basé sur les principes de la cybernétique (étude des systèmes). Depuis quelques temps, ce modèle fait l’objet d’une attention, tantôt sympathique, tantôt critique, de la part du monde associatif, dans les sphères de l’économie sociale et au-delà. (suite.pdf)
Accélérer le travail
Le 14 mai 2013, un petit texte étrange était publié sur le site Internet « Critical Legal Thinking » – un texte signé par deux doctorants anglais que rien de très précis n’avait jusqu’alors signalé à l’attention du public : Nick Srnicek et Alex Williams. C’était un texte qui portait un titre dont la typographie n’hésitait pas à lancer un clin d’œil à l’époque (« #Accelerate : Manifesto for an Accelerationist Politics »), et qui était divisé en paragraphes compacts, rassemblés en trois titres dessinant ce qui pouvait ressembler à un programme. (suite)
Le steak, frites, salade (Téléchargez la version pdf)
C’est tout toi cela Marianne ! Me demander, pour ce soir, la recette de notre plat national. Si tu aimais les moules passe encore. Mais le steak ! Tu crois sans doute qu’il n’y a quasi rien à en dire, une petite recette vite fait comme dans « Elle ». Détrompe-toi. Il y a tant de façons de procéder. (suite)
Des heures avec des hommes et des animaux (Téléchargez la version pdf)
Suite à des visites des abattoirs – organisées par Forum Abattoir – j’ai eu l’envie d’user des lieux et de leurs tensions pour y animer un atelier d’écriture créative. « Des heures avec des hommes et des animaux. » a eu lieu en juin 2016. Avec, entre autres espaces-temps, une visite silencieuse de quelques intérieurs des abattoirs à 7 heures du matin, une déambulation dans le marché du samedi, un temps d’écriture dans un ancien atelier de découpe. Ce théâtre des opérations singulier s’est offert aux regards de participant.e.s prêt.e.s à faire de leurs sens et émotions des chairs et des terreaux d’écriture. L’appui sur le patrimoine architectural, littéraire et social a amené des propositions d’écriture faisant émerger des questions du voir et de l’entrevoir, du rapport sociologique et sacré aux animaux, à la viande, aux hommes et femmes agissant là. Des apports bibliographiques ont alimenté les textes. Quelques un.e.s des participant.e.s ont accepté la publication de leurs textes dans ce numéro.
Âmes sensibles, ne pas s’abstenir. (suite)
Regarder l’animal, la machine et le travailleur… (Téléchargez la version pdf)
A défaut d’avoir la possibilité de voir la mise à mort et la transformation de la viande par nous-même, nous pouvons emprunter le regard de cinéastes, photographes, artistes, journalistes, militants. L’abattoir, zone inconnue, zone à l’entrée contrôlée, suscite la curiosité. Images d’abattoir, images de l’homme au travail, images des corps humains et des animaux, images de dénonciation de maltraitance animale… (suite)
On les tue et alors... (Téléchargez la version pdf)
Chaque année, vaches, cochons, agneaux, poulets, lapins sont abattus par millions. Et alors ? Qu’est-ce que cela implique de les tuer ? La question se pose-t-elle ? Est-elle opportune ? Ni leur mise à mort ni les étapes qui la suivent ne sont ritualisées dans nos abattoirs. On les tue proprement, alors… A contrario, des cultures anciennes et contemporaines ont pensé l’acte de « tuer » en l’accompagnant de différents rituels et cérémonies. Ces cultures qui « font couler le sang » ne nous paraissent-elles pas à la fois sanguinaires, ignorantes, obscurantistes ? N’est-il pas barbare, en effet, de regarder couler le sang ? (suite)
Ils forment, elle m’engage (Téléchargez la version pdf)
C’est Noel, c’est samedi, c’est jeudi soir en rentrant du boulot. Vous faites vos courses à la boucherie, au supermarché, au marché. Un homme souriant aux mains larges attend votre commande derrière son comptoir. Vous hésitez devant les frigos entre une barquette de saucisses de campagne. Les néons des allées du supermarché se reflètent dans le plastique qui emballe le rôti de porc. Vous hésitez. Vous déchiffrez les indications de cuisson sur l’étiquette. A rôtir, à braiser, à mariner. (suite)
4000 pieds sous terre (Téléchargez la version pdf)
On a beau être le plus attentionné possible, ça pousse. Nous ne sommes pas assez nombreux, c’est pour ça. Avant, dans le temps, il y a quinze ou vingt ans, juste après la fermeture, il y avait toujours quelqu’un qui venait tondre. Maintenant, il y a juste moi. Mais j’ai vingt ans de plus, ça devient plus compliqué. Momo, il peut plus. Cassé en deux, Momo. Alors il reste sur sa chaise à attendre. (suite)
L’autonomie associative en question (Téléchargez la version pdf)
« De certaines fautes commises au sein des associations et que je ne prétends ni nier, ni déguiser, ni pallier, les ennemis du socialisme prétendent tirer des conclusions contre un principe qu’ils sont d’autant plus pressés de condamner qu’ils le craignent davantage ». (suite)
Un Etat faible face à un capitalisme fort (Téléchargez la version pdf)
Nous proposons ici de croiser les regards de deux économistes sur la fermeture de Caterpillar. Entre le local austère de l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte où Xavier Dupret nous reçoit, et le petit salon de la banque Degroof Petercam où Bruno Colmant nous attend, il n’y a que deux kilomètres à parcourir. Malgré cette proximité géographique, ce sont deux institutions antagoniques. (suite)
Là où les hommes en bleu font des machines jaunes (Téléchargez la version pdf)
Depuis l’annonce de la fermeture de Caterpillar, une véritable unanimité règne dans les discours : tous parlent de la sauvegarde de l’emploi et s’inquiètent du chômage qui menace le personnel de l’usine et les sous-traitants. Même le MR s’y est mis ! Mais au-delà de la dénonciation de l’injustice et du mépris que subissent les travailleurs, lorsqu’il s’agit d’œuvrer aux conditions qui permettront d’éviter la répétition de ce scénario inhérent au capitalisme contemporain, l’union sacrée s’effrite. (suite)
Fralib, 1336 jours de rêve général (Téléchargez la version pdf)
On se passe trop volontiers des poètes dans les luttes. Le social fuit désormais la poésie, on ne sait pas pourquoi. Ça n’a pas toujours été comme ça. Il y avait Frédéric Nevchehirlian l’autre semaine au Festival des libertés. I a enregistré des textes de Jacques Prévert, magnifiques, inconnus des livrets scolaires, écrits du temps du groupe Octobre, du temps que les poètes se mêlaient aux grèves et que les grèves appelaient les poètes. Le groupe Octobre avec les Prévert, Raymond Bussières, Sylvia Montel, Roger Blin, Mouloudji ou Jean-Louis Barrault allait en usine, sur des tréteaux, à l’harangue, c’était dans les années 30, 1930. (suite)
De l’absurdité des villes à l’absurde pour y résister ! (Téléchargez la version pdf)
Si j’ai choisi d’aborder l’absurde par le biais des villes, c’est parce qu’aujourd’hui, en Europe, 80% de la population vit dans les villes1. Nous assistons donc à un bouleversement des modes de vies. Mais comment ces villes sont-elles pensées ? Par qui ? Pour qui ? L’urbanisation croissante regorge d’absurdités dénonçables, dénoncées. (suite)
Faire reculer l’absurde ? Ou en nourrir nos méthodologies de formation ? (Téléchargez la version pdf)
L’absurde, c’est un regard sur les choses. Un regard qui décale le sens, qui met au jour un conflit de significations. Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui seraient susceptibles d’être absurdes, mais bien la façon dont nous les appréhendons qui nous les fait voir telles : je regarde le monde et, régulièrement ou tout à coup, sa cohérence m’échappe. (suite)
L’absurde : le fil de l’histoire (Téléchargez la version pdf)
Prise de conscience métaphysique ou expérience qui se vit dans les tripes ? L’absurde, c’est les deux ! Le sentiment que le sens échappe, que la contradiction s’insinue ne laisse personne indifférent, tant nous avons besoin de comprendre, tant la logique nous structure et nous rassure. (suite)
Plonk et Replonk absurderie romanesque ou normalité aléatoire ? (Téléchargez la version pdf)
Profitant de leur passage à Bruxelles dans le cadre de l’exposition « Des images et des mots », proposée par la Galerie 100 titres à Saint Gilles, nous avons rencontré Hubert Froidevaux, alias Plonk (ou Replonk ?), pour une petite causerie à propos de l’absurde.
Depuis la fin des années 90, le collectif helvétique Plonk et Replonk connait un succès grandissant. A l’origine de leur travail : des détournements tordants (voire tordus) de cartes postales d’antan. (suite)
Une sacrée galère (Téléchargez la version pdf)
Cette première partie a pour but de démontrer que le néolibéralisme, sous le seul angle de son analyse économique, est porteur du totalitarisme. (Téléchargez la version pdf)
Contre la démocratie (Téléchargez la version pdf)
Une première analyse tend à démontrer que la seule pensée économique néolibérale est porteuse du totalitarisme. Dans cette deuxième analyse, je souhaite montrer que les autres ficelles utilisées par le neolibéralisme pour asseoir sa prédominance relèvent elles aussi de pratiques dictatoriales. (Téléchargez la version pdf)
Marguerite (Téléchargez la version pdf)
Vous venez me voir il y a dix ans. Vous voulez me rencontrer pour me parler d’un projet.
J’anime des ateliers d’écriture. J’accompagne des projets littéraires.
Je vous reçois chez moi. (suite)
Le financement alternatif de la sécurité sociale (Téléchargez la version pdf)
En effet, la robotisation et plus généralement le recours à un panel de nouvelles technologies et de nouvelles façons de faire engendrera inévitablement une destruction massive de postes de travail. (suite)
Démocratiser le travail, ici et maintenant (Téléchargez la version pdf)
N’est-il pas temps que le quotidien des travailleurs cesse de contredire l’idéal démocratique qui fonde notre société ? Est-il possible de parler de démocratie dans le cadre du travail salarié ? (suite)
Nécessaires réformes.. (Téléchargez la version pdf)
Alors, comme cela Monsieur Michel, votre parti serait le seul qui puisse apporter les réformes nécessaires dont la Belgique a besoin. Rien que cela ! (suite)
Jeanne et Gérard (Téléchargez la version pdf)
Un siècle. Juste un siècle. A quelques jours près, quelques semaines, nous ne savons plus… Mais tout un siècle. Deux regards qui se croisent, qui s’accrochent. Ils fuient, balaient l’horizon, cherchent un lieu salvateur où se réfugier, un objet auquel s’accrocher mais ils reviennent sans cesse plonger dans la pupille de l’autre. Les cœurs tressaillent, sautent de joie, défaillent. (suite)