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Enquête
Que retenir de l’étude « Aux confins.
Travail et foyer à l’heure du confinement » ?

Suite à l’émission du Premier MAI 2020, nous avons mis sur pied une enquête pour comprendre comment le confinement a été vécu, identifier ce qui a été transformé, ce que l’on veut garder ou abandonner. Retenons ici deux résultats marquants de cette enquête.

 

Travail et autonomie

Pendant le confinement, les travailleurs ont massivement été confrontés à de nouvelles difficultés. Une personne sur deux a dû prendre elle-même des mesures pour y faire face, et une personne sur trois l’a fait avec l’aide des collègues, de l’équipe de travail. Les travailleuses et travailleurs se sont donc mobilisés, individuellement et collectivement, pour assurer la continuité de leurs prestations professionnelles. Dans le même temps, le gouvernement a ouvert un débat sur le caractère utile de certaines activités, qui ont été listées dans des lois. Si on considère cette crise sanitaire comme une « répétition » avant les crises écologiques qui s’annoncent, on aperçoit toute l’importance de démocratiser ce débat sur le caractère utile de certaines activités, et nuisible d’autres. En effet, 90% des répondants considèrent que leur job est utile, alors que seulement 45% travaillent dans des secteurs reconnus comme tels par la loi. Deux tiers des répondants ont discuté de cela avec d’autres : principalement leurs collègues, leur entourage et les clients, mais très peu avec la direction.

Alors que les travailleurs se mobilisent au service de leur entreprise, cette enquête rappelle qu’ils ne sont pas en position de peser sur le sens, les finalités et les conséquences de leur travail. C’est une question que les organisations syndicales devraient se réapproprier de toute urgence pour assurer une transition non seulement écologique mais également sociale et démocratique.

 

Emploi et sécurité

La sécurité sociale a assuré la protection de nombreux citoyens, avant, pendant et après le confinement. Les services publics ont majoritairement été reconnus comme des services essentiels. Des allocations de chômage ont été versées à de nombreux citoyens. Les employeurs ont été contraints de prendre des mesures en faveur de leurs salariés… Mais ce filet de sécurité n’est pas parfait. Subjectivement, les personnes entièrement dépendantes de la sécurité/action sociale se disent plus inquiètes quant à l’avenir que les autres. Objectivement, les plus précaires avant le confinement sont les plus précarisés par le confinement, ceux qui ont le plus de difficultés à accéder aux protections du droit social. Ce sont eux qui ont donc le plus besoin de soutien aujourd’hui. Et les répondants à l’enquête ne s’y trompent pas : la Garantie emploi pour tous est la proposition la plus soutenue par les répondants (95% y souscrivent). Cet engouement tient sans aucun doute au fait que la mesure offre non seulement une réponse à la crise sociale qui vient mais aussi une réponse à l’interrogation contemporaine sur le caractère utile, essentiel ou crucial du travail : il est en effet question de créer des emplois permettant de prendre soin des autres et de la planète.