Par Pauline De Wael et Grégoire Wallenborn
Le jeudi 15 février 2024, une expérimentation eut lieu chez la moitié des abonnés d’Enedis (gestionnaire du réseau de distribution électrique français) dans le Puy-de-Dôme : plus de 120 000 abonnés ont vu la puissance maximale électrique dans leur foyer réduite à 3 000 watts pendant une durée de 2h, c’est-à-dire entre deux et quatre fois moins que la puissance normalement accessible. Cette expérience volontaire (les usagers avaient le choix de ne pas y participer) et compensée par la soustraction de 10 € sur la facture permettait de toujours faire fonctionner un frigo, un ordinateur, l’éclairage et quelques appareils électriques, mais pas les appareils les plus consommateurs (tels qu’un lave-linge et un lave-vaisselle), au risque de voir l’installation disjoncter, ce qui fut le cas pour quelques milliers d’utilisateurs ayant outrepassé la limite.
L’intérêt recherché était d’analyser comment le réseau électrique fonctionnait dans des situations de pénurie d’électricité, comme de plus en plus de pays en font l’expérience en période de pic de consommation, qui a principalement lieu pendant la période hivernale et en soirée. En cas de pénurie d’électricité, la seule option envisagée actuellement en Belgique est celle du délestage, c’est-à-dire une coupure volontaire et programmée d’une partie des utilisateurs du réseau électrique afin d’éviter le blackout, c’est-à-dire l’effondrement total du réseau.
Les conséquences d’un blackout sont variables en fonction de la durée et du lieu (nous sommes généralement plus vulnérables en ville), mais elles sont généralement majeures pour nos sociétés modernes. En effet, une coupure dans l’approvisionnement électrique signifie que les feux de circulation, le trafic ferroviaire ainsi que les métros et trams s’arrêtent, que les antennes téléphoniques s’éteignent, les systèmes de réfrigération, terminaux de paiement ou encore portes automatiques et ascenseurs cessent de fonctionner. Et si l’absence d’électricité perdure dans le temps, elle impacte aussi le traitement des eaux usées, l’approvisionnement en eau potable, en nourriture et affecte les infrastructures critiques tels que les hôpitaux, les services de télécommunication ou encore les services de secours. Vu ces conséquences, qui sont loin d’être exhaustives, les mesures et initiatives visant à éviter les blackouts semblent donc fondamentales.
L’expérimentation d’Enedis brièvement exposée rejoint en somme l’idée d’un rationnement du flux électrique lorsque celui-ci vient à manquer, et ce en diminuant la puissance disponible pendant une durée limitée. Mais cette initiative ne permet de faire face au risque de pénurie que de manière momentanée, sans viser pour autant à rendre notre système électrique plus sobre sur le long terme.
De plus, l’expérience réalisée par le gestionnaire du réseau électrique français n’a pu être réalisée que grâce à l’installation de compteurs communicants Linky dans les foyers concernés. Mais ces compteurs « intelligents » font aujourd’hui l’objet de certaines critiques envers leur caractère antiécologique car ils augmentent l’utilisation de ressources (écrans, stockage de données, multiplication des objets connectés qu’elle permet), envers la gestion technocratique et technosolutionniste qu’elle sous-tend, les risques en termes de respect de la vie privée, de panne ou encore de gestion à distance par un tiers.
À partir du moment où nous nous plaçons dans l’optique de réinventer un système électrique réellement sobre, ces compteurs communicants, souvent présentés comme étant un « maillon indispensable à la transition énergétique », ne seraient-ils pas plutôt des objets transitoires, tout comme les infrastructures (non renouvelables) permettant de capter les flux d’énergie renouvelables (vent, soleil) ? Ils ne permettraient ainsi pas de fondamentalement questionner nos façons de consommer l’énergie, la place qu’elle occupe dans nos sociétés technologiques, ni de réinventer de nouvelles pratiques ou encore les structures permettant d’accompagner ce changement.
La transition énergétique telle que promue actuellement, que ça soit en Belgique ou en Europe, s’inscrit dans un système productiviste et industriel. Et l’objectif qui viserait à substituer les sources d’énergie fossiles par du renouvelable, dans un contexte de croissance des besoins énergétiques, semble ainsi illusoire en plus qu’indésirable d’un point de vue environnemental. La Commission Européenne parle de « double » (twin) transition énergétique et numérique et les considère comme symbiotiques : l’électronique serait nécessaire pour optimiser un système électrique toujours plus complexe et le numérique fonctionne grâce à l’électricité. Mais cette vision occulte complètement l’extractivisme des métaux et leurs pénuries à venir.
La délétère course aux métaux
L’exploitation minière est particulière de par la gravité des dommages environnementaux, humains et sociaux qu’elle provoque (souvent irréversibles) ainsi que de son importante emprise géographique et temporelle. Les impacts qu’elle engendre en termes environnementaux sont massifs et s’accentuent : déforestation, consommation extrêmement gourmande en eau et en énergie ; elle est le plus important producteur industriel de déchets solides, liquides et gazeux. En plus de créer des risques importants pour la santé des travailleurs et populations locales (accidents, pathologies, etc.), elle est également le secteur responsable du plus grand nombre de conflits socio-environnementaux.
Ensuite, la course aux métaux se trouve dans une impasse car ils deviennent de plus en plus indispensables et stratégiques dans les scénarios de développement de nombreux pays, mais leur raréfaction est en même temps inexorable, vu que la teneur en minerais utiles diminue. Cette tendance inéluctable semble promettre de belles difficultés aux projets de déploiement du renouvelable, ainsi qu’à la possibilité pour tous les pays d’embrasser cette évolution énergétique. Cet épuisement mène d’un coté à une croissance des impacts, et de l’autre à la recherche de nouveaux gisements dans des zones non encore exploitées (à forte valeur écologique, protégées pour des populations autochtones ou encore en Arctique ou dans les eaux profondes) avec un risque de répercussions environnementales sévères. À court terme, la limite serait moins la disponibilité de ressources, car les réserves sont potentiellement énormes, mais plutôt technologique et de rentabilité financière.
L’Europe a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone en 2050 en déployant massivement des énergies dites renouvelables et ainsi augmenter la part de l’électricité dans notre usage énergétique. Cette course à l’électrification rencontre une autre limite en termes de réalisation. Selon une étude menée en mars 2021 par l’université de Cambridge et le Centre de régulation en Europe [^] , cela implique d’augmenter l’approvisionnement en électricité de 88 %, c’est-à-dire de multiplier par 5 le taux de croissance observé entre 1990 et 2018, de doubler les efforts actuels de déploiement de la filière éolienne, d’électrifier 84 % du transport routier public et d’augmenter les échanges électriques de 208 % (ce qui nécessite naturellement la multiplication des infrastructures, connexions et ressources). Mais ces objectifs sont considérés comme inatteignables, notamment pour Aurore Stephant, ingénieure géologue minier travaillant pour l’associatio SystExt [^] , alors même que la croissance d’extraction est déjà exponentielle, que les mines existantes sont déjà au maximum de leur potentiel d’exploitation et qu’il peut s’écouler 10 à 15 ans entre un projet de nouvelle mine et l’obtention d’un permis.
Pour des délestages organisés
Il nous semble temps de nous préparer à des blackouts, que certains spécialistes du système électrique pensent inéluctables en raison de sa complexité croissante. Se préparer à la catastrophe signifie inscrire dans notre ontologie, dans nos pratiques quotidiennes, non seulement sa possibilité mais la certitude qu’elle adviendra. Comme le dit Jean-Pierre Dupuy, « nous ne croyons pas ce que nous savons ». Nous savons que nous allons vers des catastrophes, au sens de disruptions majeures des infrastructures qui alimentent en continu nos gestes les plus banals, mais nous ne faisons rien pour les anticiper. Nous avons donc besoin d’exercices collectifs de délestage du réseau électrique. A l’inverse d’un blackout, qui est un événement inopiné et subi, un délestage peut être programmé. Il est aujourd’hui possible de connaître plusieurs jours à l’avance la météo et donc la production d’électricité via les éoliennes et les panneaux photovoltaïques.
Concernant la variabilité et la relation entre production éolienne et solaire, des calculs montrent que ces deux sources sont corrélées négativement, ce qui est une bonne nouvelle car cela signifie que lorsqu’il y a peu de soleil, le vent souffle généralement fort et vice-versa. Cependant, il y a en Belgique quelques dizaines de jours par an durant lesquels il y a peu de vent et peu de soleil. Les délestages pourraient donc jouer ici un rôle bénéfique, lorsque la production éolienne et solaire n’est pas suffisante et pour s’assurer que la demande s’adapte à l’offre électrique.
Plutôt que de miser sur des systèmes de stockage de l’énergie électrique, très coûteux en ressources, il est possible d’anticiper une pénurie d’électricité et d’avertir la population qu’à certaines périodes, il ne sera pas possible d’utiliser l’électricité. Tout comme des exercices incendies ou des journées sans voiture sont régulièrement organisés, il serait bon d’organiser des exercices collectifs de moments sans électricité. Il existe de nombreuses expériences de restriction individuelle (régime alimentaire, mois sans alcool, mois sans supermarché, journée sans écran…) et la question est de voir lesquelles rendre collectives de manière démocratique. En d’autres mots, pour anticiper la pénurie, il faut l’organiser et l’expérimenter !
De tels exercices auraient de nombreux avantages. Ils permettraient d’interroger les routines et les dépendances envers l’électricité. Les pratiques quotidiennes et les infrastructures modernes ont ainsi été historiquement co-construites. Les réseaux électriques ont été initialement développés pour certains usages spécifiques, notamment l’éclairage. Mais pour les rentabiliser, dès les années 1930, on a activement promu de nouveaux usages, plus diurnes. La dépendance à l’électricité n’a cessé de s’accroître jusqu’à la rendre indispensable pour l’ouverture de certaines portes ou le travail sur ordinateur par exemple. Des formes d’addiction à l’électricité ont ainsi été graduellement créées. Il est pourtant essentiel d’apprendre collectivement à se sevrer de cette abondance énergétique. Les coupures d’électricités permettent de mettre en lumière notre dépendance croissante vis-à-vis du système électrique : une dépendance qui va de pair avec une vulnérabilité lorsque l’électricité vient à manquer.
Être déconnecté du réseau électrique pendant un certain temps crée une brèche dans le flux incessant d’activités et d’échanges ainsi que dans le rythme étouffant de production et de consommation quotidien. Une interruption des services électriques ouvre un espace pour expérimenter de nouvelles manières de répondre à nos besoins fondamentaux et de produire du plaisir et du bien-être. Des témoignages de personnes qui subissent des coupures inopinées indiquent un sentiment de contrariété dans un premier temps, le sentiment de tomber dans un état dégradé, précisément en raison du caractère inattendu de la coupure. Mais très vite, à côté de la perte de « confort moderne », un autre confort apparaît, l’ambiance de la bougie, des jeux de société, des conversations qu’on n’avait plus le temps d’avoir.
La panne peut être vue comme une entrave à certaines activités… ou comme une opportunité d’expérimenter un mode de vie moins artificiel, plus lent, reposant davantage sur les relations humaines. Elle peut ainsi ouvrir de nouveaux chemins et temporalité, s’inscrivant dans les nombreux mouvements et initiatives « slow » déjà en place (comme le slow travel, le slow journalisme, etc.). Nous passerions progressivement d’une grande vulnérabilité et dépendance à des systèmes techniques à une attention renouvelée envers ce qui fait tenir notre collectif, envers l’entretien, la réparation (face à l’obsolescence programmée) et la régénération des liens. La panne électrique met en lumière les fragilités liées à l’augmentation des interconnexions, de la complexité et de la puissance technologique, mais dévoile aussi les dépendances énergétiques inhérentes au développement des grands systèmes techniques.
Comme l’a montré l’épisode de la fermeture de centrales nucléaires belges en 2014, la seule question d’un délestage possible suscite un intense débat public et rend visibles les infrastructures et ceux qui les maintiennent, autrement absents de nos considérations quotidiennes. Soudainement, le réseau électrique apparaît comme une infrastructure à la fois vitale et fragile. Se passer d’électricité permet de s’interroger sur ses usages utiles, indispensables ou au contraire futiles ; l’électricité prend sa vraie valeur lorsqu’elle est absente. Cet apprentissage devrait aussi permettre d’identifier quelles sont les pratiques qui peuvent être « flexibles », c’est-à-dire déplacées lorsque l’électricité est plus abondante. Pouvoir faire appel à cette stratégie de flexibilité de la demande permettrait d’éviter des choix non-écologiques, par peur de pénurie ou de tensions en termes d’approvisionnement énergétique, et qui nous engageraient pour plusieurs années voire décennies. La crainte d’un manque d’électricité présent ou futur mène aujourd’hui à des importations d’électricité carbonée, au prolongement de centrales nucléaires qui auraient dû fermer ou encore à la construction de nouvelles centrales à gaz, comme c’est actuellement le cas en Belgique.
Des expériences collectives de délestages encourageraient la circulation des savoirs permettant d’augmenter notre autonomie par rapport aux services rendus par les machines nous entourant (tels que d’autres façons peu énergivores de se chauffer, cuisiner, laver ses vêtements, conserver ses aliments, etc.). Apprendre à se passer momentanément d’électricité, c’est regagner une forme d’autonomie, cela permet de donner de nouvelles significations à nos pratiques.
Enfin, ces expériences et exercices collectifs permettraient de problématiser et de politiser l’usage et la gestion de l’énergie. Ils contribueraient à faire évoluer les imaginaires et les consciences en visibilisant les infrastructures et la matérialité sous-jacente à l’usage de l’électricité. Les coupures permettraient de transformer la vision d’abondance énergétique qui imprègne nos sociétés, de se préparer à une contraction énergétique inévitable (voire même déjà en cours) et de réfuter l’idée d’un futur énergétique maîtrisé et abondant grâce aux innovations technologiques. Un des objectifs des exercices collectifs de délestage est de susciter le débat à propos de notre dépendance aux énergies fossiles, de conscientiser quant à l’électrification actuelle, sa nature, ses limites et contraintes. Cela aurait l’avantage de rendre ces sujets majeurs plus concrets et manifestes. Plus largement, les délestages invitent à s’interroger sur la composition du monde moderne, comment il est maintenu par une série d’activités et entités autrement invisibles. Ils visibilisent aussi les acteurs qui ont le pouvoir de réorganiser le monde. En effet, si l’idée d’un délestage organisé était adoptée, il faudrait prendre une série de décisions quant à certaines activités.
Pas si simple que ça
La réalisation d’un délestage de grande ampleur, sur un territoire étendu, présente toutefois de nombreuses difficultés. Si l’idée de se passer d’électricité peut attirer certaines personnes, ou en tout cas ne pas les rebuter à condition que l’événement soit programmé, de multiples difficultés se dressent cependant sur le chemin d’une expérimentation collective. Diverses résistances sont attendues, pour des raisons politiques, techniques, économiques, de sécurité…
Le premier type d’obstacle est d’ordre politique, comme on l’a vu lors des discussions en 2014. Qui peut-on priver d’électricité quelques heures : les campagnes ou les centres urbains ? Comment assurer la continuité des services de sécurité ? Ce sont là des choix politiques car ils reposent sur une évaluation des activités jugées indispensables ou superflues, et les critères de cette évaluation varient fortement selon ce qui est privilégié. Faut-il plutôt protéger les usines au nom de la croissance économique, le bien-être de la population ou encore les événements sportifs (comme cela semble être le cas dans certains pays africains) ? En Belgique, les hôpitaux sont obligés de prévoir des plans d’urgence et de pouvoir assurer leur autonomie énergétique en cas de blackout, durant 48 heures au moins. Des systèmes de backup sont également prévus pour les services d’urgence. En 2014, le Bureau du Plan avait estimé que le coût d’une panne d’électricité d’une heure en Belgique pendant un jour de travail en hiver, alors que toutes les entreprises sont actives, serait environ de 120 millions d’euros. Comparé à une estimation approximative de ce que pourrait être le PIB horaire, ce dommage représentait plus de la moitié de ce qui est produit nationalement en une heure. Mais il s’agit là d’une panne, d’un accident et non d’un délestage programmé.
Le délestage inquiète aussi les personnes qui sont dépendantes de l’électricité pour des questions de santé (respirateur artificiel par exemple), mais si le délestage ne dure que quelques heures, des systèmes de stockage locaux ou le déplacement des personnes est possible. La crainte de perdre les denrées de son congélateur n’a pas non plus lieu d’être pour quelques heures. Malgré tout, une des conséquences plausibles face à l’annonce de coupures peut être celle d’une réaction visant à assurer sa propre sécurité électrique en faisant l’acquisition de batteries ou encore de groupes électrogènes au diesel. Il serait intéressant de viser à minimiser au mieux ce type de réactions individuelles, afin que ces coupures puissent être de vraies expérimentations de sobriété (vu l’impact écologique de certaines batteries) et de résilience collective. En somme, il existe des réponses sociales et techniques pour se passer d’électricité durant quelques heures.
Demeurent des obstacles techniques : comment organiser concrètement le délestage ? Vu la structure du réseau de distribution, avec des cabines basse tension qui alimentent typiquement 100 à 200 compteurs, ce sont probablement ces nœuds qu’il faudrait délester afin de ne pas couper l’électricité de certains services considérés comme vitaux. Mais cela représente des dizaines de milliers de points à actionner. Ceci dit, ces cabines sont en train d’être équipées progressivement de dispositifs numériques qui devraient permettre de les gérer à distance. Et on peut également imaginer faire des délestages tournants, afin d’éviter une « reconstruction » délicate du réseau lorsqu’on remet en marche les sources de production d’électricité. En tout état de cause, il s’agit d’adopter une démarche expérimentale, c’est-à-dire concevoir cet essai comme une manière d’éprouver nos modes de vie afin de pouvoir en tirer collectivement des leçons. De nombreux éléments doivent être planifiés pour que le délestage soit possible et réussi.
Cependant, il manque surtout la volonté politique de mettre en place une expérimentation collective. La peur des réactions négatives de la part des entreprises et ménages empêchent aujourd’hui les politiques de s’aventurer dans ces nouveaux chemins de sobriété et de résilience. Faire du manque une fête (organiser des « blackout parties ») ne se fera pas facilement sans une minutieuse préparation pour éviter le sentiment qu’on « retourne en arrière ». Toutefois, le jeu en vaut la chandelle car des délestages programmés permettraient d’interroger notre rapport à l’énergie et, au-delà, d’interroger nos multiples dépendances. Est-ce grave de se passer d’électricité quelques heures ? Aujourd’hui la sécurité du système électrique est assurée à 99,99 %, ce qui signifie environ une heure de coupure par an en moyenne. Mais ce système a un coût énorme, et passer à une sécurité à 99,90 % (ce qui signifie moins de 1 heure par mois en moyenne) en réduirait déjà considérablement le prix. Au lieu de vouloir assurer la sécurité d’approvisionnement « à tout prix », d’optimiser un système électrique toujours plus gourmand en ressources, la pénurie volontaire offre une voie à explorer qui, nous en sommes sûrs, deviendra de plus en plus nécessaire et donc désirable.