Une idée flottait, un peu volatile, un peu indomptée dans un coin de ma tête. J’étais juge de paix depuis dix ans quand j’ai décidé de la concrétiser. En la mettant en œuvre, je voulais en réalité deux choses. Je voulais d’une part traduire toute l’intensité des situations que la justice de paix est amenée à traiter ; une intensité qui ne se voit pas nécessairement au premier coup d’œil et qui est, je pense, largement méconnue. Je voulais aussi humaniser les lieux parce que précisément je trouvais qu’il y avait un grand décalage entre cette intensité, cette richesse dans les rencontres judiciaires et la froideur du bâtiment.