Luttes politiques, sociales, économiques, culturelles et environnementales : l’enjeu de l’éducation permanente est de tenir compte de l’expertise que les gens ont acquise et de l’articuler à d’autres niveaux sur base d’un centre de gravité concret : celui de l’action collective. Avec un goût prononcé pour la dimension esthétique et créative. Pour le CESEP, l’éducation permanente a deux fondements : la réflexivité collective et le passage à l’action politique pour un partage équitable du pouvoir. Elle doit également s’inscrire dans une démarche accessible, lisible et moderne.
Ce processus de réflexivité collective est éclairé par l’analyse critique, la citoyenneté, l’émancipation et la participation active, et vice et versa. Développer cette compétence
d’analyse réflexive, sur les individus eux-mêmes, sur le groupe, sur l’environnement, sur le monde : voilà ce qui forge la spécificité de nos pratiques d’éducation permanente. Une intervention fait sens si elle met en place ce type de processus en la combinant avec une volonté de passage à l’action. Concrètement, cela passe par la mise à disposition de cadres d’analyse, d’interprétation et de confrontation de différentes visions du monde. Nos pratiques resituent, en effet, les enjeux sociaux, économiques en rapport avec la réalité d’aujourd’hui. Il s’agit donc d’éclairer et de rendre accessible la complexité du monde tout en restant lisible, en phase avec l’évolution de l’environnement et les caractéristiques propres aux publics concernés. Cela implique une multiplicité d’approches, de langages, d’outils et de méthodes d’interventions présentées ci-dessous.
Pour le CESEP, la formation est d’abord un espace de mobi-lisation des intelligences en lien avec des situations concrètes. Elle a pour but de donner aux participants les outils de compréhension et d’interprétation du quotidien, et intègre des démarches de transfert de ceux-ci dans l’action culturelle, sociale, … Elle a pour but, à terme, de permettre un passage à l’action pour un partage équitable du pouvoir. Que la visée soit l’acquisition de compétences techniques, le développement de nouveaux comportements, attitudes ou de nouvelles perspectives concrètes de passage à l’action, les formateurs se basent avec souplesse sur les attentes des participants et tirent parti des richesses du groupe.
Les méthodes participatives, telles qu’elles sont pratiquées dans l’ensemble de nos formations, reposent sur deux présupposés essentiels : d’une part que la formation (et la participation des individus qu’elle implique) est un processus dont la construction et la structuration progressive sont assurées conjointement par le formateur et par le groupe ; d’autre part que le socle, la matière vivante de la formation sont les connaissances détenues des participants. C’est cette matière vivante que la formation, par l’apport de chacun des membres du groupe, va permettre d’articuler, d’enrichir et de structurer sous la conduite du formateur. Par ailleurs, l’utilisation de situations concrètes vécues par les participants dans les différentes séquences permet aussi de mettre les réalités de chacun au cœur de la formation. Avec cette méthodologie de l’équité et de la co-construction, les participants sont considérés comme producteurs de savoir, et deviennent, à ce titre, les acteurs sur qui repose également la responsabilité de s’approprier des techniques et des connaissances qu’ils contribuent à construire collectivement.
Pour le CESEP, la pratique d’accompagnement de projet est une démarche particulière d’intervention, qui présente des spécificités propres à l’éducation permanente. Elle est multidimensionnelle (dimensions méthodologique, stratégique, institutionnelle, organisationnelle, déontologique, éthique) et se décline à travers des interventions combinant, en fonction du contexte, des éléments de formation, de supervision et/ou d’expertise. Elle vise à accompagner chacun dans une démarche dynamique, instructive, créative destinée à amener du changement dans sa situation vécue, dans sa structure, dans son environnement. L’accompa-gnement vise à ramener chacun sur une perspective plus longue, en vue d’établir un véritable plan d’action stratégique sur le moyen et long termes.
L’accompagnement à court terme et/ou à moyen et long terme proposé aux individus, aux groupes, aux équipes et/ou aux organisations relève toujours d’une démarche à la fois éducative et formative, mais également relationnelle, sociale et politique. Le développement et l’expérimentation de savoirs, compétences, comportements par les participants constituent une part importante de la démarche d’accompagnement. Il s’agit d’être curieux de son environnement et d’en avoir une bonne connaissance afin de mieux comprendre le contexte de son action. Il s’agit encore d’identifier et clarifier la multiplicité des représentations et des positionnements qui concourent à la diversité de l’action sociale, culturelle et socio-culturelle. Il s’agit enfin d’identifier et clarifier les écarts, les tensions, les contradictions inhérents à la complexité institutionnelle, sociale, interpersonnelle qu’est la société aujourd’hui.
En pensant, en préparant et en mettant peu à peu leur projet en oeuvre, les porteurs de projet entrent également de facto en relation avec le monde qui les entoure : les autres personnes en formation, le groupe formel ou informel auquel ils appartiennent, l’équipe de travail, les instances décisionnelles de l’asbl, l’administration, les partenaires… Faciliter, favoriser, analyser, dynamiser ces processus relationnels et sociaux représente un pan incontournable de l’accompagnement. Ils constituent en effet le socle indispensable à la réflexion et la mise en oeuvre collective et non plus individuelle des changements envisagés. Cela passe par le regard et la critique portés par d’autres sur un projet qui, d’idéal deviendra réaliste puis réalisable.
Pour travailler le projet dans une visée de changement institutionnel à moyen et long terme, l’intervention auprès de porteurs de projets dans le secteur de l’éducation permanente et plus largement le non-marchand consiste également, naturellement, en la mise en oeuvre d’une démarche éminemment politique. Permettre à chacun de cla-rifier sa vision du monde, de la partager, de la faire évoluer au contact des « autres »; proposer et animer des « lieux » et des « moments » où le débat devient possible, souhaité, valorisé ; encourager, outiller, valoriser la mobilisation autour et au nom de valeurs citoyennes, humanistes, progressistes ; redonner aux porteurs de projet la capacité d’agir sur les enjeux, les méthodes, les perspectives futures des politiques sociales, culturelles, socio-culturelles, telles sont également les fonctions de l’accompagnement. Enfin, il est toujours bon de rappeler que si « le projet » constitue aujourd’hui un « modèle culturel » incontournable, lorsqu’il est mis en oeuvre en référence à des principes relevant de l’éducation permanente, il devrait idéalement rester choisi, librement investi, non dogmatique… et donc critiquable. Sur ce point, nous estimons donc que la démarche d’accompagnement du projet dans le secteur de l’éducation permanente implique une vigilance (résistance ?) éthique et déontologique quotidienne.
Pour le CESEP, ce modèle global de formation et d’accompagnement permet une prise en compte et une valorisation des expériences de chacun. Il est particulièrement adapté à l’action associative et aux finalités de l’éducation permanente pour les raisons suivantes :
Le CESEP articule très étroitement ses travaux d’analyse et de recherches critiques avec ses interventions de formation et d’accompagnement de projets. Il a pour objectif de structurer et d’orga-niser, dans une perspective progressiste, ses productions rédactionnelles en fonction du contexte et des besoins du secteur non-marchand. Enjeux de société, politiques publiques, pratiques de formation, technologies de l’information et de la communication, les publications du CESEP visent à embrasser de manière plus globale les enjeux économiques, sociaux et culturels dans lesquels s’inscrivent non seulement le secteur associatif mais aussi et peut-être surtout ses publics et, in fine, les citoyens. Les analyses et études du CESEP sont au service de l’action. Elles sont au service de la transformation sociale et culturelle. Elles font remonter du terrain des réalités et des besoins auxquels devraient répondre des politiques publiques structurelles. Il s’agit ainsi de nourrir un cercle vertueux où nos formations nourrissent nos publics et notre réflexion ; où notre réflexion et nos publics nourrissent nos études, recherches, analyses et publications qui elles-mêmes nourrissent nos formations et nos publics.
Organisation progressiste qui adhère aux valeurs démocratiques, le CESEP a pour mission de faciliter l’exercice de la citoyenneté et de l’action collective. Le rôle de citoyen implique de réactualiser en permanence ses connaissances et compétences et d’en acquérir de nouvelles pour comprendre les enjeux de la société dans laquelle nous vivons et être en capacité d’y jouer un rôle actif. Cette mission est rencontrée au travers de différentes actions : la formation des travailleurs du secteur associatif et non-marchand, l’accompagnement de projets, la formation pour demandeurs d’emploi, la produc-tion d’analyses et d’études, la supervision, le conseil. En substance, il s’agit pour le CESEP de défendre son approche progressiste et s’enraciner un peu plus encore dans les métiers à la base de sa naissance en 1978 dans le Brabant wallon : la formation d’acteurs associatifs et l’analyse critique. Avec la volonté, l’ambition et la stratégie de :