Après s’être professionnalisées, de nombreuses associations s’interrogent aujourd’hui sur leurs modalités d’organisation du travail. Certaines souhaitent évoluer vers d’autres modes de fonctionnement interne, plus démocratiques. Ce mouvement est large et ne touche pas seulement les associations : services (para-)publics et entreprises privées s’y engagent également. Il naît de la confrontation aux limites de la démocratie parlementaire, qui ne permet bien souvent pas de faire valoir l’égalité démocratique au-delà de l’isoloir. N’est-il pas temps que le quotidien des travailleurs cesse de contredire l’idéal démocratique qui fonde notre société ? Mais est-il possible de parler de démocratie dans le cadre du travail salarié ? Quels sont les gains démocratiques qui peuvent être envisagés dans cette situation ? Sur quels objets, avec quels participants et quelles techniques ces avancées se réalisent-elles ? Cette étude entend répondre à ces questions en démêlant également quelques malentendus fréquents autour de l’idée et des pratiques de transition démocratique au travail.